Historique
L’Enseignement Mathématique Revue Internationale a été fondée en 1899 par Henri Fehr (1870–1954) et Charles-Ange Laisant (1841–1920). Son objectif est alors de créer des échanges entre « les hommes qui ont consacré leur vie à cette noble mission : l’éducation mathématique de la jeunesse ». Fehr est aussi cofondateur de la Société mathématique suisse (1910) et n’a cessé, tout au long de sa carrière, d’œuvrer pour le bien collectif. Comme le souligne Vito Volterra (1860–1940) :
« Les sentiments de reconnaissance envers Mr. Fehr se rapportent particulièrement à son œuvre de coordination de l’enseignement des sciences exactes dans les différents pays. » (Elemente der Mathematik 10, 1955, p. 3)
L'un des objectifs initiaux de L'Enseignement Mathématique était d'associer le monde de l'enseignement au grand mouvement international de solidarité scientifique qui émergeait à la fin du 19ème siècle. La présence d'Henri Fehr (1870-1954), cofondateur de la revue d'une part, et premier secrétaire général de l'ICMI d'autre part, a sans doute eu pour conséquence que l'une des toutes premières décisions de la Commission a été de choisir la revue comme son organe officiel, ce qui est toujours le cas aujourd'hui.
Henri Fehr a dirigé la revue pendant plus de cinquante ans, jusqu'à la fin de sa vie en 1954, publiant les 40 volumes qui forment la première série.
Voir aussi le Fonds Henri Fehr à la Bibliothèque de Genève



Notre revue a célébré en 1999 son centième anniversaire.
Les premières préfaces, ainsi que le sous-titre «Revue Internationale», montrent que ses fondateurs, Henri FEHR (de Genève) et Charles-Ange Laisant (de Paris), étaient désireux d'associer le monde de l'enseignement au «grand mouvement de solidarité scientifique» qui se manifestait à la fin du XIXe siècle.
L'une des caractéristiques très originale des débuts a été une série d'articles sur l'enseignement des mathématiques dans les différents pays. L'ambition d'internationalité de la revue s'est affirmée jusqu'à publier des articles ou chroniques sur l'espéranto. On mentionnera aussi des textes sur le rôle social de la science et une grande enquête sur la méthode de travail des mathématiciens. Dans le style propre à cette époque, les fondateurs déclarent (dans l'adresse aux lecteurs de 1904) avoir construit «un instrument de progrès scientifique universel, de solidarité confraternelle» et ajoutent tout aussi modestement:
Pendant les cinq années qui se sont écoulées depuis la création de cette Revue, nous avons la conscience qu'elle a été utile.Fehr ne savait bien entendu pas alors qu'il allait lui-même diriger la revue pendant cinquante-cinq ans, avec différents co-directeurs. La deuxième série fut inaugurée en 1955 par Jovan Karamata, grâce à une subvention du Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique et avec l'appui, pendant de nombreuses années, du Département de l'Instruction Publique du Canton de Genève.
La revue continue de paraître à un rythme régulier. Elle propose des articles dans des domaines variés, et la préférence est donnée aux articles dont une partie au moins est accessible à un large public de mathématiciens.
Cette précision des directeurs de 1904 est toujours d'actualité:
Le mot «Enseignement» a pour nous la signification la plus large. Il veut dire enseignement des élèves, et aussi enseignement des professeurs — et d'ailleurs l'un ne va guère sans l'autre.Enfin, nous avons renoué avec la tradition des monographies en publiant:
T.Y. LAM, Modules with Isomorphic Multiples and Rings with Isomorphic Matrix Rings.Nous aimerions saisir cette occasion pour remercier notre imprimeur, la maison Kundig, pour l'excellence de son travail et sa compréhension pour nos objectifs. Notre collaboration date de 1903: un bel exemple de fidélité.
Qu'il nous soit permis d'exprimer notre gratitude tout particulièrement à M. Jacques Waldburger, qui compose nos textes depuis plus de trente ans et qui a réussi sans difficulté le passage des techniques artisanales à la composition en TeX.
Les Rédacteurs
On indiquera ici les principales dates concernant l'organisation de la Revue et de la Commission, les noms des directeurs de la Revue et des membres des Comités central ou exécutifs de la Commission. Les listes complètes des membres et des publications peuvent être trouvées dans la revue, aux références indiquées par le numéro du tome, précédé de I ou II selon qu'il est dans la première ou la deuxième série, suivi de la désignation des pages correspondantes.
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La revue a été fondée en 1899 par Henri Fehr (Genève) et Charles Ange Laisant (Paris), sous le patronage d'un comité comprenant les mathématiciens les plus éminents des principaux pays. Fehr a dirigé la revue jusqu'à la fin de sa vie en 1954, publiant les 40 volumes qui forment la première série. Il avait encore préparé le tome 40 et dernier qui parut en 1955 peu après sa mort. Après Laisant, décédé en 1920, il fut assisté pendant quelques années par Adolphe Buhl et Henri Lebesgue comme co-directeurs. Jusque peu avant la seconde guerre mondiale, un volume paraissait régulièrement chaque année. Puis des difficultés liées à la situation internationale ralentirent la publication.
En 1955, Jean Karamata, soutenu par l'Université de Genève et avec l'aide de quelques collègues, reprend la direction de la revue et inaugure la deuxième série, qui paraît régulièrement à raison de quatre fascicules formant un volume chaque année. Il s'adjoint comme co-directeurs Albert Châtelet (Paris) et J. Favard (Grenoble). Malheureusement, le premier décède en 1960, le second en 1965 et Karamata lui-même en 1967. Mais Albert Châtelet avait été remplacé par son fils François Châtelet qui s'adjoignit d'autres collaborateurs et grâce à qui la revue a continué et continue encore de paraître sans aucune interruption.
Aujourd'hui, en 1975, le tome 21 de la deuxième série est en cours de publication et la revue est dirigée par F. Châtelet (Besançon), P. Jeanquartier (Genève), R. Narasimhan (Chicago) et G. de Rham (Lausanne et Genève). Le secrétariat est à l'Institut de mathématiques de l'Université de Genève (Case postale 124, 1211 Genève 24 - Suisse).
A côté de la revue, Karamata a fondé la série des Monographies de l'Enseignement mathématique, brochures qui sont en vente séparément. La 22-ième (A. Weil: Essais historiques sur la théorie des nombres) vient de paraître en 1975. Il avait aussi projeté la publication des Oeuvres scientifiques d'Henri Lebesgue, qui a été réalisée grâce à F. Châtelet et G. Choquet et achevée en 1973; elles forment 5 volumes qui, comme les monographies, sont distribuées par le secrétariat de la revue.
Pour chacun des directeurs ou co-directeurs de la revue qui sont décédés, on trouvera une Notice biographique dans les volumes suivants:
- C.A. Laisant (1841-1920): I 21, pp. 57 et 73-80.
- H. Lebesgue (1875-1941): I 38, pp. 330-332 et II 3, pp. 1-18.
- A. Buhl (1878-1949): I 39, pp. 7-8.
- H. Fehr (1870-1954): II 1, pp. 5-17.
- A. Châtelet (1883-1960): II 6, pp. 1-3.
- J. Favard (1902-1965): II 11, pp. 101-102.
- J. Karamata (1902-1967): II 15, pp. 1-9.
La Commission internationale de l'enseignement mathématique (CIEM ou ICMI) a été fondée en 1908. A la suite d'une résolution adoptée par le quatrième Congrès international des mathématiciens à Rome en avril 1908, un Comité central fut constitué par F. Klein (Göttingen), président, G. Greenhill (Londres), vice-président, et H. Fehr (Genève), secrétaire général. Il se mit immédiatement au travail et invita tous les pays possédant des établissements d'instruction publique à faire partie de la Commission. En 1912, ce Comité central fut complété par l'adjonction de Dav. Eug. Smith (USA), vice-président, G. Castelnuovo (Italie), E. Czuher (Autriche) et J. Hadamard (France). Avant 1914, 28 pays avaient adhéré à la Commission désignant des délégations et formant des Sous-commissions nationales. La Commission organisa des Conférences internationales, qui eurent lieu à Bruxelles en août 1910, à Milan en septembre 1911, à Cambridge en août 1912 et à Paris en avril 1914. Ce furent de véritables Congrès internationaux de l'enseignement mathématique.
La Commission avait prévu de se réunir à nouveau en 1916, mais par suite de la première guerre mondiale, elle ne put le faire avant 1928. Cependant, les travaux ont pu être continués par les Sous-commissions nationales, la plupart des délégués ayant gardé le contact avec le secrétaire général à Genève. En 1928, la Commission se réunit en Assemblée Générale au Congrès de Bologne. F. Klein étant décédé en 1925, le Comité central fut reconstitué pour la période 1928-1932 par:
- David-Eugène Smith (New-York), président;
- G. Castelnuovo (Rome) et J. Hadamard (Paris), vice-présidents;
- H. Fehr (Genève), secrétaire général;
- W. Lietzmann (Göttingen). [voir I 30, pp. 289-296]
Des Assemblées générales de la Commission eurent encore lieu à l'occasion des Congrès internationaux de mathématiciens à Zürich en 1932 et à Oslo en 1936. Depuis 1932 jusqu'après la seconde guerre mondiale, le Comité central fut composé de
Président: | J. Hadamard (Paris) |
Vice-présidents: | P. Heegaard (Oslo) |
W. Lietzmann (Göttingen) | |
G. Scorza (Naples) | |
Secrétaire général: | H. Fehr (Genève) |
Membre: | E.H. Neville (Reading, Angleterre) |
[voir I 39, pp. 122-123]
Par suite de la seconde guerre mondiale, les travaux de la Commission furent interrompus pendant plusieurs années. Mais en 1952, sur la demande de son Comité central, la CIEM a été rattachée à l'Union Mathématique Internationale (UMI) nouvellement créée. Dans sa première Assemblée générale, le 9 mars 1952 à Rome, celle-ci a reconstitué la CIEM en faisant appel à MM. H. Behnke, A. Châtelet, H. Fehr, R.L. Jeffery et G. Kurepa. Ce comité s'est réuni à Genève les 21 et 22 octobre 1952 et à Paris le 21 février 1953 et le 15 janvier 1954. Il a préparé le plan des travaux à présenter au Congrès d'Amsterdam en 1954 et s'est élargi par cooptation pour former le Comité exécutif de la Commission:
Président d'honneur: | H. Fehr |
Membre d'office: | M.H. Stone, président de l'UMI |
Président: | A. Châtelet (France) |
Vice-présidents: | G. Kurepa (Yougoslavie) |
S. MacLane (USA) | |
Secrétaire: | H. Behnke (Allemagne) |
Trésorier: | G. Ascoli (Italie) |
Membres: | A.F. Andersen (Danemark) |
R.L. Jeffery (Canada) | |
E.A. Maxwell (Angleterre) | |
E.W. Beth (Pays-Bas) |
[Voir I 40, pp. 72-93 (article de Behnke)]
Selon une décision de l'UMI prise à son Assemblée générale à La Haye le 1er septembre 1954, le Comité exécutif de la CIEM se compose du président, de deux vice-présidents, du secrétaire, qui forment le bureau, et de trois membres supplémentaires.
Pour le mode d'élection et la composition de la commission, voir l'article de Behnke cité ci-dessus.
Indiquons encore la composition des comités exécutifs qui se sont succédé depuis 1954, en mentionnant dans l'ordre le président, les deux vice-présidents, le secrétaire et les membres supplémentaires, avec une référence où l'on trouvera la composition de toute la Commission.
1955-1958: [II 1, pp. 195-202 et 262-270 et II 4, pp. 74-76]
Behnke (Allemagne), G. Kurepa (Yougoslavie), M.H. Stone (USA), Desforge (France), Ram Behari (Inde), Maxwell (Angleterre), Piene (Norvège).
1959-1962: [II 5, pp. 151-152 et 290-292]
M.H. Stone (USA), Behnke (Allemagne), G. Kurepa (Yougoslavie), Walusinski (France), Y. Akizuki (Japon), A.D. Alexandrov (URSS), Frostman (Suède).
1963-1966: [II 10, pp. 294-299]
A. Lichnerowicz (France), S. Straszewicz (Pologne), E. Moïse (USA), A. Delessert (Suisse), Y. Akizuki (Japon), Behnke (Allemagne), A. Freudenthal (Hollande).
1967-1970: [II 13, pp. 243-246]
A. Freudenthal (Hollande), E. Moïse (USA), Sobolev (URSS), Delessert (Suisse), Behnke (Allemagne), Thwaites (Angleterre), A. Revuz (France).
1971-1974: [voir: Bulletin of the International Commission on Mathematical Instruction No 5, April 1975]
J. Lighthill (Angleterre), S. Iyanaga (Japon), J. Suranyi (Hongrie), E.A. Maxwell (Angleterre), Freudenthal (Hollande), Pollak (USA), Sobolev (URSS).
1975-1978: [même référence que ci-dessus]
S. Iyanaga (Japon), Christiansen (Danemark), H.G. Steiner (Allemagne), Y. Kawada (Japon), E.G. Begle (USA), L.D. Kudrjavcen (URSS), Lighthill (Angleterre).
La revue L'Enseignement mathématique a été l'organe de la CIEM dès le début. Jusqu'en 1954, elle a publié six séries de travaux de la Commission. Les quatre premières ont été réunies en volumes qui contiennent respectivement 200, 361, 140 et 190 pages. La cinquième est contenue dnas le tome I 36. On trouvera la liste de ces travaux dans [I 21, pp. 319-339] et [I 39, pp. 166-168]. La sixième série contient des travaux parus dans [II 1], réunis en un volume de 130 pages (publié avec l'aide financière de l'Unesco).
En 1955, le Comité exécutif, réuni le 2 juillet à Genève, confirme la décision de conserver la revue comme organe officiel de la CIEM. De plus, à la demande de Karamata, les propostiions suivantes sont adoptées: le Bureau du Comité exécutif fera partie, ès qualité, du Comité de rédaction de la revue, et le secrétaire sera chargé de la rédaction de la rubrique concernant la CIEM [voir I 1, p. 201].
Pendant les huit années qui suivirent, la Commission étant présidée par Behnke puis Stone, la revue a publié un grand nombre de travaux de la CIEM et toutes les circulaires du Comité exécutif. Le directeur de la revue, J. Karamata, assistait aux séances du Comité dont il fut nommé membre, par cooptation, en 1959. On trouve la liste de ces publications dans les tables des matières des volumes de la revue et dans l'Index relatif aux 15 premiers tomes de la série II.
Ensuite, on trouve encore, dans [II 12, pp. 31-138], un rappport du président Lichnerowicz pour la période 1963-1966, des rapports du secrétaire Delessert sur la séance du 26 août 1967 à Utrecht [II 13, pp. 243-246] et sur "Le Premier Congrès International de l'Enseignement mathématique" à Lyon en 1969. Enfin, pour la période 1971 à 1974, nous avons pu obtenir du Président Sir Lighthill le "Summary of the Second International Congress of Mathematical Education" à Exeter en 1972 [II 19,pp. 167-172].
La direction de la revue sera heureuse de resserrer ses liens avec la CIEM, notamment en publiant chaque année un rapport comme nous le propose aimablement M. Kawada. Rappelons que la revue s'intéresse à l'enseignement des mathématiques à tous les niveaux, y compris le niveau universitaire, et publie aussi des travaux mathématiques de valeur, des synthèses et des articles d'exposition qui, sans apporter nécessairement des résultats nouveaux, rendent plus accessibles des progrès récents, maintenant ainsi un lien entre Recherche et Enseignement.
Genève, octobre 1975
G. de Rham
[paru dans ICMI Bulletin 7 (avril 1976)]
Fondé en 1899, L'Enseignement Mathématique a pris place au rang des grands périodiques internationaux. Sous la direction de son fondateur et directeur Henri Fehr, avec la collaboration, successivement, de C. Laisant, A. Buhl et H. Lebesgue, ont paru quarante tomes formant la première série.
Une seconde série paraîtra dès 1955 à raison d'un tome par an. Tout en demeurant dans l'esprit de la première série, la nouvelle série de L'Enseignement Mathématique se propose le programme suivant:
Articles d'exposition et de mise au point dont le but est de rendre accessible aux mathématiciens non spécialisés — la revue s'adresse en particulier aux professeurs d'université et de l'enseignement secondaire — l'état actuel et le développement d'une discipline moderne ou de telle ou telle question récemment renouvelée.
Articles didactiques relatifs à la réforme même de l'enseignement des mathématiques et naturellement d'un point de vue international en tenant surtout compte du développement rapide ou des idées nouvelles de la Science ainsi que des progrès accomplis dans l'étude de la formation psychologique des notions mathématiques. Les auteurs auront l'occasion d'exposer leur opinion personnelle sur le sujet, donnant ainsi à leurs articles la forme d'une enquête permanente.
Articles d'histoire et de philosophie des mathématiques, comportant entre autres des biographies de mathématiciens éminents, avec des analyses de leurs travaux, des études comparatives et critiques sur le développement des diverses disciplines mathématiques et, à l'occasion, de courtes mises au point sur l'état actuel des questions de fondements.
Brèves communications originales, d'intérêt scientifique ou touchant à l'enseignement des mathématiques à tous les niveaux.
Rubrique de la C.I.E.M., destinée à exposer son activité et les résultats des enquêtes.
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